Se convertir en Bio

Les questions à se poser

L’agriculture biologique vous tente mais vous souhaitez savoir si ce mode de production est fait pour vous ? Il est normal de se poser des questions. Mûrir votre décision est essentiel car le passage en bio va entrainer des changements sur votre ferme et sur certaines de vos habitudes de travail. Selon votre situation, ces changements peuvent être minimes. Ce qui compte, c’est d’identifier ce qui vous intéresse et vous motive à passer en bio. Ensuite, il convient d’évaluer comment, techniquement, la conversion à la bio est possible sur votre ferme : que faut-il changer ou non, pour que cela fonctionne en bio ? Faut-il repenser les productions, les bâtiments, l’organisation du travail ? Il est important de mesurer l’impact économique de ces changements, en termes de coûts de production mais aussi de débouchés et de mode de commercialisation. 

Ne perdez pas de vue que la conversion à la bio, ça se prépare ! Prenez votre temps, mûrissez votre projet et repensez votre système de façon globale. Pour vous aider, il est bénéfique de prendre part aux visites de fermes autour de chez vous. C’est l’occasion d’échanger avec des agriculteurs et agricultrices bio qui ont franchi le pas et qui, avant vous, ont sûrement été confrontés aux mêmes problématiques. Leur expérience est précieuse. 

L’aide à la conversion bio

Dans le cadre de la PAC (Politique Agricole Commune), une aide spécifique existe pour accompagner votre passage en bio. Elle vise à compenser les manques à gagner pendant la période de conversion. Pendant votre conversion, le respect du cahier des charges est obligatoire mais vous ne pourrez pas encore commercialiser vos produits sous l’appellation “produits bio”.  

La durée réglementaire de la conversion des terres est de 2 à 3 ans selon les productions : 2 ans pour les cultures annuelles, 3 ans pour les cultures pérennes. Seule la conversion des terres donne droit à l’aide à la conversion. Pour les prairies, l’accès à cette aide est conditionné par la conversion des troupeaux (durée de conversion des animaux comprise entre 7 semaines et 1 an selon les espèces). L’aide à la conversion bio est versée durant 5 ans dans le cadre d’un engagement contractuel. Les montants varient selon les couverts présents sur les terres au début de votre conversion. 

Pour activer les dispositifs de soutien les plus adaptés à votre projet de conversion à la bio, contactez le Groupement d’agriculteurs et agricultrices bio de votre département. Votre projet peut être éligible à d’autres aides que celle de la “conversion bio”. 

Produire bio, c’est respecter une réglementation spécifique

L’agriculture biologique est un mode de production défini par un cahier des charges européen exigeant qui couvre toutes les productions et qui s’applique à tous les acteurs de la filière. Tous ces acteurs sont régulièrement contrôlés par un organisme certificateur indépendant pour veiller au bon respect du cahier des charges.  

En agriculture biologique, les producteurs et productrices privilégient des pratiques agronomiques et une approche systémique, des procédés non polluants respectueux des écosystèmes et des animaux en excluant les produits chimiques de synthèse ou tout usage d’OGM et limitent fortement le recours aux intrants. En favorisant l’emploi de ressources naturelles et renouvelables dans le cadre de systèmes agricoles organisés à l’échelle locale, l’agriculture biologique est donc un mode de production durable, agroécologique, fournissant des produits agricoles et alimentaires de qualité rigoureusement contrôlée. Règlementairement, la période de conversion est de 2 ou 3 ans selon les productions . La conversion progressive est possible mais elle nécessite d’être réfléchie car la réglementation interdit  d’avoir à la fois sur la ferme les mêmes espèces en bio et en conversion ou en conventionnel. Pour vous aider à mettre en œuvre la réglementation bio liée aux productions de votre ferme, n’hésitez pas à contacter le Groupement d’agriculteurs et agricultrices de votre département !

Comme pour tous les signes officiels de qualité en France, c’est l’INAO (Institut National des Origines et de la Qualité) qui est chargé de l’application du cahier des charges de la bio sur la base des réglementations bio européennes et nationales. C’est aussi l’autorité compétente qui “supervise” le contrôle des produits AB et l’accréditation des organismes de contrôle. La gestion de la marque française associée (le logo “AB”) est assurée par l’Agence Bio.

Notre accompagnement

Le réseau GAB-FRAB AURA propose différents formats (temps d’information et/ou diagnostics) pour vous permettre de concevoir votre projet de conversion au plus près de votre contexte et de vos objectifs. Nos groupements départementaux ont mis en place des “groupes de progrès” et proposent des formations pour vous permettre d’acquérir et de perfectionner vos compétences techniques nécessaires à la conduite de votre exploitation en bio. Les accompagnements ainsi proposés par nos antennes locales vous permettent donc de combiner à la fois un appui individuel personnalisé et des temps d’échanges et de partage collectifs.