
Préservation de la ressource en eau


Parmi les effets du changement climatique, on observe une élévation des températures et des épisodes de vents. Les précipitations ont tendance à être plus sporadiques et intenses. Cela engendre des besoins accrus en eau face à une ressource disponible de plus en plus restreinte. S’ajoutent à cela les problèmes de pollution de l’eau qui semblent se renforcer à mesure que la ressource s’amenuise, par le biais de l’effet de concentration.
Nos territoires sont confrontés à des problèmes d’eau manifestes et récurrents. Les sécheresses se multiplient et provoquent l’assèchement des cours d’eau. Les cultures sont grillées dès le printemps et les ressources souterraines diminuent. Les canicules, les fortes pluies et les inondations entraînées par le changement climatique vont se renforcer, entravant ainsi la régénération des nappes phréatiques.
La gestion de l’eau est complexe. Elle implique de nombreux acteurs (SAGE, PTGE dans laquelle notre réseau est impliqué localement, syndicats mixtes, CLE…) qui s’attachent à approfondir la compréhension des différentes utilisations de l’eau et à améliorer les aspects quantitatifs. Le réseau FRAB-GAB travaille en partenariat avec différentes structures, dont les agences de l’eau, afin d’améliorer la sauvegarde de la ressource et des écosystèmes aquatiques.



En Auvergne-Rhône-Alpes, ¾ des 98 captages d’eau prioritaires sont contaminés aux nitrates et aux produits phytosanitaires. Êtes-vous concernés ? Cela reflète une contamination diffuse des ressources en eau. Or, le traitement des eaux, pour la rendre conforme aux normes de potabilité, a un impact important sur le prix de l’eau potable. Le commissariat du développement durable a estimé à 500€ le coût par an et par ménage pour dépolluer l’eau pour les ménages. Ce coût est plus élevé que le coût des politiques de prévention des pollutions.

Parmi les mesures que peuvent actionner les collectivités, l’agriculture biologique est un levier significatif pour réduire et prévenir la pollution de la ressource en eau. Elle favorise l’herbe, les arbres et les couverts végétaux qui ont un gros impact sur la qualité et la quantité d’eau disponible localement. Selon le rapport ITAB-INRA pour le Ministère de l’Agriculture, » Quantifier et chiffrer économiquement les externalités de l’agriculture biologique » (2016), de nombreuses recherches s’accordent à dire que le volume de nitrates lessivés peut être diminué de 35 à 65 % en agriculture biologique. Pour agir sur son territoire, une déclaration d’utilité publique et l’acquisition progressive des terres permet d’instaurer des pratiques d’agriculture biologique sur le périmètre rapproché d’un captage. Des collectivités comme Lons le Saunier se sont engagées dans le développement de filières, l’appui technique et la rémunération des agriculteurs pour leur permettre de se convertir à l’agriculture biologique.
“Il ne suffit pas d’exiger des agriculteurs qu’ils se convertissent, il faut les accompagner dans ce changement. »
Bérengère Thill, chargée de mission Eau à l’agglomération de Lons le Saunier

Les projections climatiques s’accordent toutes sur une diminution de la ressource en eau disponible au printemps et en été. D’un autre côté, la fréquence d’épisodes de précipitations intenses augmente entraînant des inondations. L’importance de l’utilisation de l’eau en agriculture est donc plus actuelle que jamais. Partager l’eau disponible de manière équitable et faire respecter les priorisations d’usages de l’eau, définie par la Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA), sont les enjeux défendus par le réseau GAB-FRAB AURA. Nous souhaitons éviter un accaparement de la ressource au bénéfice d’une minorité et cherchons le développement de solutions bénéfiques sur le long terme.
Les collectivités ont tout leur rôle à jouer aux côtés des agriculteurs pour gérer l’accès à cette ressource et limiter les pénuries. Notre réseau accompagne les collectivités et les fermes dans leur réflexion sur l’équilibre entre besoins et ressources disponibles afin de créer un modèle agricole résilient. Nous travaillons pour cela, sur la compréhension des chemins de l’eau sur la ferme, les solutions d’hydrologie régénérative, la place de l’arbre dans les parcelles, le stockage de l’eau dans le sol pour en améliorer sa qualité et sa capacité à stocker l’eau ou encore sur la reconception globale des systèmes.

Pourquoi les agriculteurs ne peuvent avancer seuls sur ces sujet ? Ils sont vite limitées car ils sont impactés par les terrains qui les entourent, les impliquer dans une gestion collective est une force pour l’agriculture, la préservation de la ressource (qualité, quantité trop ou pas assez) et la protection des habitants (inondations). C’est pourquoi le réseau travaille sur l’ensemble de ce sujet avec les groupes DEPHY et GIEE.


Comment accompagner les paysans et paysannes de votre territoire dans le changement de pratiques ? Méconnaissance des pratiques, appréhension de potentiels verrous techniques, questionnement sur les débouchés… la perception de freins à la conversion à l’agriculture biologique sont nombreux pour les producteurs et productrices en agriculture conventionnelle.
Le réseau GAB-FRAB AURA propose un accompagnement technique aux agriculteurs et agricultrices via des formations, des rencontres techniques, des interventions de spécialistes ou encore des démonstrations de matériels afin de lever les verrous techniques à la production sur l’ensemble des filières. Nous proposons également des accompagnements à la création et à la structuration de filières locales pour consolider les débouchés des produits créés et assurer la pérennité des exploitations. Nous mettons en réseau les acteurs du territoire ce qui favorise les échanges entre pairs pour avancer de manière collective.
De plus, face à la diminution de la ressource en eau, le réseau de la FNAB a travaillé plusieurs mois sur des principes permettant de mieux utiliser cette ressource contrainte.
