Quel « moral » de l’AB en Auvergne-Rhône-Alpes ?

Suite à l’édition du 2^ème baromètre du moral des agricultrices et agriculteurs bio par l’Agence Bio en septembre 2025, nos équipes vous proposent une analyse ciblée de ces chiffres sur la région Auvergne-Rhône-Alpes avec un constat fort : entre fierté et besoin d’équilibre face aux crises, le moral des agriculteurs et agricultrices bio se trouve sur une ligne de crête.

La fierté maintient l’engagement malgré les difficultés

95,8% des répondants déclarent être fiers d’être en agriculture biologique car ce modèle correspond à leurs convictions personnelles, à leur volonté de préserver l’environnement et de fournir des produits sains. Ainsi, 86% des producteurs bio d’Auvergne-Rhône-Alpes déclarent que l’AB contribue à leur bonheur¹. Les réponses au baromètre en témoignent : « Parce que même si mon dos me lâche et que je suis obligée d’arrêter, je serai fière d’avoir fait mon possible pour proposer des produits sains et de qualité. » écrit une productrice. « Je respecte la terre qui me porte. Je n’abîme pas la vie. Pour moi, mes enfants, mes concitoyens et les générations futures. » répond un autre producteur.

Le défi des changements climatiques

90,5% des producteurs et productrices bio d’Auvergne-Rhône-Alpes constatent les impacts du changement climatique dans leur travail¹. Et en effet, entre grêle, canicule et excès d’eau, tout est plus violent dans la région. Entre 2023 et 2024, 33 fermes viticoles ont arrêté la certification bio en AuRA. Les réponses des viticulteurs bio au baromètre traduisent bien ces difficultés avec le « développement de maladies difficiles à combattre en bio » ou la « perte drastique de production suite à de nombreux accidents climatiques ». Ces résultats renforcent la nécessité d’accompagnement des fermes pour leur adaptation aux changements climatiques à l’exemple du projet SMACC2 (Synergie des Maraîchères et Maraichers bio Auvergnats aux Changements Climatiques animée par la FRAB AURA).

Un état d’esprit très partagé entre optimisme et pessimisme

En considérant le contexte actuel et la situation de leur exploitation, 36% des producteurs et productrices bio d’Auvergne-Rhône-Alpes déclarent être pessimistes, 27% optimistes et 37% ni pessimistes, ni optimistes. L’état d’esprit évolue donc sur une ligne de crête, avec des différences entre filières. Par rapport à la moyenne nationale, les éleveurs bovins lait de la région sont particulièrement pessimistes tandis que les maraichers sont particulièrement optimistes.

Pour 42% des répondants, le manque de soutien politique pourrait remettre en question leur engagement en bio. L’accompagnement financier n’est pas satisfaisant pour 59% des producteurs et productrices interrogés.

Quelle projection dans l’avenir ?

Malgré les difficultés, 30% des producteurs et productrices bio envisagent à l’avenir d’augmenter leur activité par esprit d’engagement pour l’environnement mais également pour assurer la stabilité financière de leur exploitation et sa rentabilité.

42 % déclarent vouloir maintenir leur activité en « 100% bio » sans l’augmenter pour ne pas accroître leur charge de travail et conserver un équilibre entre vie privée et vie professionnelle. C’est une condition particulièrement soulignée par les producteurs et productrices bio d’Auvergne-Rhône-Alpes. Aujourd’hui, 49,9% des répondants sont satisfaits de cet équilibre mais 26% ne se sont accordés aucune semaine de congés en 2024.

8% déclarent vouloir arrêter et 6% vouloir réduire leur activité pour des raisons économiques (manque de rentabilité et arrêts des aides à la bio) et une charge de travail trop élevée.

Les besoins des producteurs et productrices bio

Le baromètre a questionné les agriculteurs et agricultrices bio sur leurs besoins par ordre d’importance pour pérenniser le développement de l’Agriculture Biologique. Parmi les 12 items proposés, les 3 besoins les plus importants pour les productrices et producteurs bio d’Auvergne-Rhône-Alpes sont :

• – Le renforcement de la communication sur l’AB auprès du grand public pour 93,1 % d’entre eux
• – Le prix de vente de la production agricole bio pour 92,7% d’entre eux
• – Le renforcement des aides pour 89,2% d’entre eux

A contrario, 2 axes sont jugés peu importants par ces mêmes producteurs et productrices :

• – Le renforcement de la communication sur l’AB auprès du grand public pour 93,1 % d’entre eux
• – Le prix de vente de la production agricole bio pour 92,7% d’entre eux

Pour conclure…

En conclusion, ce baromètre révèle que nous sommes face à un point décisif pour les producteurs et productrices bio en Auvergne-Rhône-Alpes : le soutien des consommateurs, des politiques publiques et des organismes d’accompagnement agricoles sera déterminant pour redonner de la confiance et de la pérennité aux filières biologiques.

Nous remercions particulièrement les producteurs et productrices bio pour la reconnaissance de l’accompagnement porté par nos équipes. En effet, 90% des répondants déclarent avoir personnellement confiance dans le réseau GAB & FRAB AURA.